français

 

histoire naturelle en V.O.

Je dessine: c’est ce que fait l’espèce d’animal que je suis. Si c’est souvent d’encre, de crayons et de papier que les dessins se composent, les lignes et les formes ont une façon de se répandre dans l’espace qui ne se résume pas aux matériaux. Les lignes sont des regards vivants. Ce qui m’interesse le plus, c’est le travail à faire–– le regard à porter sur le monde, la qualité des relations que nous pouvons vivre, avec nous-mêmes, nos proches, les autres animaux, et les lieux, les plantes et tous les êtres… les relations entre formes, la réalité d’un bec d’oiseau. Le Surréalisme c’est-à-dire une appréciation de la vaste étendue d’expériences et de forces qui composent la réalité.

L’échelle des elements dans le travail m’interesse beaucoup. Les plus petits détails de mes grands dessins ne se montrent qu’à une vision très rapprochée. D’autres interventions, comme le travail à vif sur projecteur, englobent l’espace de façon quasi-monumentale. Je m’intéresse aussi à la façon dont le travail vit et est vécu physiquement – ce qui place le “spectateur” dans le travail.

Comme discipline le dessin est généreux, débordant, enthousiaste, féroce, il parle et je tente de le suivre, de le rencontrer, de le vaincre, d’être vaincue, il mord et par la brèche s’échappent toutes les formes, les lignes et les êtres que vous voyez. Comme des baleines qui surfacent regarder un peu à l’air sec. C’est déjà en dire trop. J’essaie de faire quelquechose… qui donne envie aux formes de venir voir, de rester.

 

indications biographiques

Née à Vancouver, élevée sur la Côte Nord-Ouest de la Colombie Britannique. Parents sont une linguiste française et un historien italo-américain. Avec les autres enfants du village de Gitlaxt’aamiks, apprend des gros mots en Nisga’a et fait bien attention aux Grizzlis. Découvre le Surréalisme par invitation des masques de transformation, encore une arme miraculeuse. Correspondance de ricochets. A vécu aussi à Victrola, à Paris (diplômée des Beaux-Arts), à Seattle, à Vancouver, sur l’île de Vancouver, l’île de Lummi, passée par Oaxaca, New York et Tombouctou, à vécu dans un hôpital d’oiseaux sauvages aux alentours de San Francisco; et sur un banc de sable entre la Baie de Humboldt et le Pacifique. Dessine tous les jours. A lavé des oiseaux mazoutés, et des tortues d’eau douce. Co-auteur avec le poète Ted Joans du livre Our Thang, (editions Ekstasis 2001). Co-fondatrice de Bird Ally X, association de réhabilitation d’oiseaux et d’animaux sauvages. Dessine sur la côte nord de la Californie.

pour écrire à l’atelier